vendredi 15 juin 2012

14 Juin 2012 IRLANDE 2012 : Reenard point - Ring of Kerry - Boheesil





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J'aurai du mal à décrire ce que nous avons vécu aujourd'hui, cela restera dans nos mémoires car il n'existe pas d'image de cette partie de la journée. Tout avait bien commencé par un petit crachin irlandais dès le petit déjeuner et il nous a semblé raisonnable de mettre les tenues de pluie car le plafond était bas. Nous partîmes sur le circuit du "Ring of Kerry" (le tour du Kerry), presqu'île allongée qui connecte avec un petit ferry à l'île de Valentia.

Seule précaution: faire le parcours dans le même sens que les bus des touristes car les croiser est difficile. Notre premier arrêt est pour la plage de Rosbelly (Glenbeigh) vide à part un couple de hollandais qui déclarent ne pas être dépaysés par le temps. Nous remontons vers la route principale par une petite route escarpée: ce ne sera pas la dernière de la journée.


Il y a en fait peu de bus de touristes et nous ne les reverrons plus de la journée. Nous faisons une pause café à Cahersiveen, pour une fois il est bon. Nous arrivons à l'embarcadaire du Reenard point pour prendre le ferry: nous remarquons vite que le vent a forci. (photo)


La mer est couverte d'écume et nous pensons que le ferry va bouger. Il n'en est rien et la traversée de 10 mn se passe sans problème. Nous prenons pied sur l'île de Valentia qui fut utilisée comme point d'arrivée des cables de communication transatlantiques et qui fut la 1ère terre survolée par Lindebergh. En parlant de survol, on va peut-être s'envoler car le vent forcit.

Nous faisons le tour de l'île, à flanc de colline, en contemplant des paysages à couper le souffle sauf celui du vent. Il n'a pas arrêté de pleuvoir, pluie fine, température 12° mais pas de sensation de froid: pas question de pique-niquer.


Direction le pub pour une soupe, des sandwiches et du thé. Nous sommes les seuls clients. Nous repartons pour quitter l'île et rejoindre la péninsule en prenant un pont. Le vent s'est établi à 80km/h et nous sommes bien secoués au passage du pont. Il y a 2 mois, j'avais programmé le GPS pour prendre des petites routes qui coupent à travers champs.
Il connaît son parcours mais la météo n'était pas programmée: rafales de vent, averses, visibilité réduite.


Nous montons à l'assaut de collines par des routes étroites rectilignes qui, une fois la crête passée, se transforment en lacets pentus, avec toujours ces rafales. Il faut s'accrocher au guidon. Pour corser l'aventure, voilà des gravillons sur la route. 2 collines plus tard, nous reprenons notre souffle sur la plage (photo). L'aventure c'est l'aventure, alors pourquoi ne pas passer par la montagne: il y aura peut-être moins de vent.





On reprogramme le GPS et nous voilà partis pour Boheeshil. D'abord 10km de chemin vicinal, 2 m de large, une large bande de gazon au milieu (il ne doit pas être très fréquenté). Il monte en pente douce entre 2 haies, et toujours ce sacré vent qui nous ballote sauf quand la haie est haute et nous donne un abri relatif. Il y a une branche qui sort de la haie, on la repousse d'un coup de casque. Bernard veut l'éviter, roule sur la bande gazonnée, et manque de finir dans la haie.


Au détour d'un chemin, au milieu de nulle part, un troupeau de vaches. Elle nous regarde, font mine de se garer. Il y a des veaux, méfiance. Par chance, elles se dirigent vers leur étable et quittent notre "route". Nous sommes secoués dans Ballaghsheen Pass. Ceux qui nous ont accompagnés dans le col de Pailhères se rappelleront une route étroite sous la pluie. Mais on était dans la civilisation, on savait où on allait. Ici, on est au milieu de nulle part; la route est étroite, engazonnée, gravillonnée, bordée de moutons.


Il pleut, le vent souffle à 80km/h, la visibilité est réduite et nous sommes guidés par un GPS. Le col est passé, nous arrivons près de Boheesil. Un troupeau de vaches est au milieu de la route, le vacher les accompagne. Il nous fait signe d'avancer, les vaches vont s'écarter. Elles n'en montrent pas l'intention. On coupe les moteurs pour ne pas les effrayer et lentement le troupeau s'écoule autour de nous. Nous continuons notre périple pour rejoindre la route de la civilisation. Mais il nous reste un col à franchir: je suis le seul à le savoir.

Nous traversons un plateau avec des briquettes de tourbe qui attendent d'être ramassées.
Nous croisons 2 voitures qui ne ralentissent même pas. Le passage du col va être dantesque: nous sommes secoués, ballotés, chaque virage est une bagarre. Un coup d'oeil dans le rétro, les phares des 2 autres motos sont toujours là. On joue du sélecteur, 1ère, 2ème, surtout pas freiner il y a du gravier. 


Se mettre à l'abri derrière un rocher comme les moutons, tentant mais avec le risque de ne pas repartir. Enfin nous atteignons le bas de la descente; nous croisons une camionnette arrêtée: le conducteur nous avait repérés de loin. Il a trouvé plus sage pour lui et nous de ne pas tenter de nous croiser en roulant.


Ca y est on atteint la route de Killarney, on peut rentrer.  Le vent était aussi violent qu'à la mer du côté de Narbonne, mais le paysage désolé que nous avons traversé, l'état de la route, ont contribué à rendre ces instants mémorables. 

Nous n'avons passé que 2 jours dans la région de Dingle et dans le Kerry, mais c'est nettement mieux que le Connemara qui est surfait. 

Le Connemara a été popularisé par la chanson de Sardou, mais les Irlandais vont ailleurs vu les résidences de tourisme autour de Killarney.


Statistiques du jour:
Kilométrage parcouru: 205km
Consommation: 15.1L/286km= 5.3L/100
Le B&B où nous restons s'appelle chez Murphy. C'est une vraie ferme avec des vaches, des veaux.
Demain: trajet vers Kinsale avec un peu de montagne mais par la nationale (Lady's view)

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